Les musées n'ont pas de frontières,
ils ont un réseau

Le Comité international de l’ICOM pour les musées et collections d’instruments et de musique (CIMCIM) soumet une proposition de livre pour la collection « Advances in Museum Research » publiée par ICOM/Routledge. Il s’agira d’un volume intitulé Displaying Music in the 21st Century (Exposer la musique au XXIe siècle).

Ce volume étudiera les tendances actuelles et les difficultés liées à la présentation de la musique dans, et à travers, les expositions permanentes et temporaires. La musique apparaît au sein des musées sous une multitude de formes : non seulement en tant qu’objet principal de l’exposition, ou en tant que catalyseur pour interpréter et communiquer des problématiques sociales et historiques complexes, mais aussi en tant qu’outil pédagogique aidant à la participation des communautés locales. La musique peut également se faire l’expression d’un patrimoine immatériel relié, ou non, à une grande variété d’objets. Les technologies numériques jouent un rôle de plus en plus important en matière d’accès à la musique. Or, le fait même que l’on puisse y accéder à toute heure engendre de nouveaux défis pour les musées : pourquoi utiliser cette présence « sonore » constante, et comment le faire de manière à provoquer l’intérêt ?

Au cours de ces dernières années, il semblerait que l’attention portée à l’objet en soi se soit déplacée vers sa fonction propre, tandis que l’approche aux expositions se veut plus interactive et concentrée sur le visiteur : pour ce faire, l’élément humain doit être pris en compte dans la création musicale, tandis qu’elle-même sera perçue plus généralement. De même, il faut voir que l’évolution de l’expérience sensorielle du visiteur, allant d’une immersion principalement visuelle à une immersion multisensorielle, repose souvent sur l’ajout du son comme un élément primaire (ou secondaire) de la présentation de l’objet exposé. Cependant, la musique étant, par définition, de nature intangible, son exposition n’est pas sans difficultés. Parmi lesquelles : l’utilisation d’objets historiques, la dépendance à l’égard des enregistrements numériques, la décontextualisation, l’appropriation culturelle et les fausses représentations. Ces difficultés peuvent nuire à la compréhension et de la musique, et des objets présentés avec elle.

 

Au cours de ces dernières années, il semblerait que l’attention portée à l’objet en soi se soit déplacée vers sa fonction propre, tandis que l’approche aux expositions se veut plus interactive et concentrée sur le visiteur

 

Ce livre est destiné aux professionnels des musées et de la musique, ainsi qu’aux universitaires et étudiants qui ont un intérêt pour l’interprétation et la communication du son, le patrimoine immatériel, la représentation de perspectives historiques et sociales dans les musées, la muséologie et l’étude de la culture matérielle. Cet ouvrage comprendra des chapitres théoriques, lesquels :

  • Soulèveront des problématiques et aborderont le rôle et l’intégration de la musique dans les musées, en incluant différents points de vue sur la présentation et l’exposition temporaire de la musique, quel qu’en soit le genre. Cela ira des traditions classiques internationales aux répertoires folkloriques et populaires.
    Les points de vue originaux venant de pays non occidentaux seront particulièrement appréciés.
  • S’intéresseront aux difficultés rencontrées et aux stratégies à instaurer lors de la présentation d’éléments matériels et immatériels de la culture musicale tout en impliquant les visiteurs, afin de débattre des moyens technologiques actuels et à venir, des commissions artistiques, des ressources numériques, des réseaux sociaux et autres moyens d’interprétation et de diffusion.
  • Etudieront des manières de représenter et de déclencher l’acquisition de connaissances individuelles et de compétences tacites liées à la création, à la performance, et à l’écoute de la musique hors de son contexte original, ainsi que différentes manières de communiquer et de dialoguer avec différents publics, particulièrement avec les visiteurs peu familiers des musées.

L’ouvrage comprendra également une section dédiée à des études de cas présentant des expériences mises en œuvre et présentées après l’an 2000, qui ont eu un impact notable (quantitativement et qualitativement) en ce qui concerne la présentation du son et de la musique dans les musées.

Calendrier du projet et envoi des propositions

Nous recherchons actuellement des manifestations d’intérêt pour écrire un chapitre théorique (5000 mots) ou une étude de cas (2500 mots) afin d’établir un plan prévisionnel de l’ouvrage. Les propositions d’articles rédigées suite aux manifestations d’intérêt seront étudiées par le comité éditorial et, si elles sont acceptées, incluses dans la proposition d’ouvrage. Soumise à la validation de la proposition, la rédaction des textes est prévue pour le printemps 2019, la finalisation de l’ouvrage pour l’automne, et la parution en 2020. Les propositions et les contributions peuvent être rédigées dans l’une des trois langues officielles de l’ICOM (français, anglais ou espagnol). Merci d’envoyer vos manifestations d’intérêt à Gabriele Rossi Rognoni (g.rossirognoni@rcm.ac.uk) et à Eric De Visscher (e.devisscher@vam.ac.uk), avant le 30 novembre 2018.

 

Crédit photo: Museo del Violino, Fondazione Stradivari