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juin 9, 2020

RéseauAppel à contributions – Museum International : Les réserves des musées

Les réserves des musées (Museum Collection Storage). Vol. 73, Nº 289-290.

La prochaine édition de Museum International préparée par l’ICOM sera consacrée au thème « Les réserves des musées ». Tous les résumés d’articles reçus seront évalués afin de juger de leur pertinence, et les articles sélectionnés, seront soumis à un processus d’évaluation par des pairs (en lecture anonyme). La date prévue pour la publication du numéro, en collaboration avec Taylor&Francis/Routledge, est fixée au mois de juin 2021. 

Les réserves des musées 

Lieux essentiels à l’activité des musées, les réserves ne suscitent cependant pas l’intérêt des responsables politiques, des chercheurs ou autres acteurs, dont l’attention se porte plutôt sur les « espaces publics » des musées. Pourtant, c’est bien dans les réserves qu’est conservée la majeure partie des collections – jusqu’à 99%, dans certaines institutions. C’est aussi en ces lieux que travaillent un grand nombre de professionnels des musées, en charge de la préservation et de la manipulation des objets : régisseurs, conservateurs, restaurateurs, entre autres. Bien que souvent considérées comme des espaces poussiéreux et dormants, les réserves sont toutefois essentielles à la gestion et à la conservation préventive des collections. Dans un contexte d’accroissement des collections et d’intensification de leur circulation, la problématique des espaces de stockage s’impose comme un enjeu incontournable des politiques muséales. 

Ces dernières années, certains événements ont contribué à remettre les réserves sur le devant de la scène. Des catastrophes naturelles (inondations, incendies, tremblements de terre, etc.) ont rendu visibles les problématiques de gestion des risques que les collections encourent dans ces espaces. Les grands projets de rénovation de certaines institutions ont aussi mis en lumière les enjeux économiques et écologiques liés à la construction et à la maintenance de ces espaces de conservation. Dans une perspective d’économie, un certain nombre d’experts plaident pour la limitation de ces espaces, dont les stocks sont qualifiés « d’improductifs » ou de « non valorisables ». Pour des raisons d’efficacité, de nombreux établissements ont par ailleurs progressivement décidé de gérer mutuellement leurs espaces de réserve, favorisant l’émergence d’entités autonomes séparées des lieux d’exposition. Cette dissociation entre le musée et ses réserves relance le débat sur le rôle de la collection au sein de l’institution. En parallèle, certaines initiatives comme la création de réserves visitables, ou l’ouverture d’espaces d’interprétation dans les réserves autonomes, contribuent à leur visibilité. Pour autant, ces différentes dimensions restent encore peu étudiées de façon approfondie. 

Ce numéro de Museum International ouvrira la discussion sur la place des réserves des musées dans le monde. Une étude de l’ICCROM, menée en 2011, révélait que deux musées sur trois souffraient de problèmes de place, et qu’un musée sur deux avait des réserves surencombrées. Comment la situation, près de dix ans plus tard, a-t-elle évolué ? Dans quel état sont les réserves des musées d’Europe, d’Afrique, d’Asie, d’Amérique, d’Océanie ? Quels sont les modèles de conception de ces espaces à travers le monde ? Quelles traditions alternatives au modèle muséal occidental existent, et comment sont-elles mises en place ? Les professionnels disposent-ils de ressources suffisantes pour préserver leurs collections ? De quelle façon les normes et les standards de conservation ont-ils été adaptés ? 

Sur le plan historique, ce numéro retracera les transformations initiées depuis le début du siècle, d’une part en rendant hommage aux personnalités qui se sont engagées pour l’amélioration des conditions de préservation du patrimoine, et d’autre part, en étudiant la mutualisation des espaces, l’externalisation et la professionnalisation des réserves. Les articles et contributions consacrés au concept d’interprétation des réserves des musées et les défis que ce processus fait naître (visites guidées, invitations à des artistes etc.) nous intéresserons particulièrement. Nous serions également ravis de recueillir des travaux rendant compte des conditions particulières mises en place pour les objets sacrés ou le patrimoine sensible, soumis à des règles d’exposition variées et des pratiques de gestion dépendantes des cultures dont les collections sont issues. 

Les réserves des musées doivent-elles être considérées comme de nouveaux moyens de valoriser les collections, complémentairement aux expositions ? Ou offrent-elle l’opportunité de transformer le rapport aux collections, à travers la mise en visibilité (ou en invisibilité) des processus de conservation et de gestion ? Comment ont évolué les réserves et quelle pourrait être leur évolution future ? Quelle est leur place au sein du musée contemporain ? Comment s’y définit le rôle de ceux qui y travaillent ? 

Parmi les thèmes envisageables, citons entre autres exemples : 

  • Architecture, gestion des risques et conservation préventive 
  • Indépendance et mutualisation des réserves
  • Conservation et présentation des objets en réserve
  • Développement durable
  • Interprétation des collections en réserve
  • Métiers des réserves et formations à la gestion des réserves
  • Modèles économiques de gestion des réserves
  • Musées sans réserves ; réserves autonomes
  • Concept de réserve à travers l’histoire et les civilisations
  • Pionniers en matière de conception et gestion des réserves
  • Réserves pour objets spécifiques (patrimoines sacrés ou sensibles)
  • Solutions alternatives en matière de stockage

Ce numéro se veut contribuer à l’émergence d’une histoire des réserves des collections muséales et de leurs professionnels – qui reste à écrire – mais surtout, à une réflexion prospective sur leur devenir. Les propositions d’articles explorant cette sphère essentielle à la mission muséale sont les bienvenues. 

Processus de sélection 

Les résumés d’articles, de 250 à 300 mots et rédigés en anglais, en français ou en espagnol, doivent être envoyés à publications@icom.museum. Les contributions ne sont pas rémunérées. 

Merci d’inclure les détails suivants dans votre résumé : 

  • Titre de l’article
  • Noms de l’auteur (des auteurs)
  • Expérience professionnelle

La date limite d’envoi est fixée au 15 août 2020. 

Les résumés d’articles seront examinés anonymement par des spécialistes du sujet. 

Museum International n’est, à ce jour, publié qu’en anglais et en chinois. Toutefois, nous acceptons également des résumés d’articles dans les deux autres langues officielles de l’ICOM (le français et l’espagnol). Si votre résumé est accepté, nous vous enverrons les directives à suivre pour la rédaction de votre article complet. Vous disposerez alors d’approximativement deux mois pour le rédiger et nous l’envoyer. Il vous est possible de 

rédiger votre texte complet dans l’une des trois langues officielles de l’ICOM, à savoir l’anglais, le français, ou l’espagnol. 

Structure attendue d’un résumé d’article 

Un résumé d’article, d’une longueur 250 à 300 mots, doit donner, de manière succincte, l’essence du propos, comme un texte à part entière. Pour ce, il doit comprendre les sections suivantes : 

  1. Une introduction, qui décrit le sujet dans son ensemble, y compris le contexte de l’étude présentée. 
  2. Une problématique, ou les principaux axes de réflexion, qui articulent les différents aspects critiques ou thématiques envisagés dans le texte. Il convient également d’identifier tout aspect non étudiés précédemment par la critique.
  3. L’originalité de la démarche adoptée par l’auteur doit être mise en lumière.
  4. La description de la méthode adoptée doit décrire l’approche élaborée pour les études de cas, les entretiens, etc. (entre autres exemples).
  5. La conclusion décrit l’impact et la portée de la recherche ou du propos, en expliquant l’importance des résultats obtenus.
  6. Une bibliographie sélective, citant les sources principales qui seront citées dans l’article.