Lisez le discours prononcé par Suay Aksoy, présidente de l’ICOM, lors de la cérémonie d’ouverture de la 25e conférence générale de l’ICOM à Kyoto, au Japon.
02/09/2019
Vos Altesses Impériales Prince héritier et princesse héritière Akishino; Vos Excellences Invités distingués; Chers collègues,
Au nom du Conseil international des musées, en tant que présidente de l’ICOM, je voudrais souhaiter la plus cordiale bienvenue à tous les participants, venus de tous les continents, de tant de pays et de régions. Bienvenue à Kyoto, bienvenue à la première Conférence générale de l’ICOM au Japon !
L’ICOM est fier de réunir les membres de la plus grande association culturelle internationale, qui compte plus de 44 000 membres dans quelque 120 pays, dans cette magnifique ville historique. Cette conférence générale accueille un nombre record de participants venus du monde entier, elle conférence est complète. Merci et félicitations à tous les contributeurs pour ce résultat fantastique !
Il s’est passé tellement de choses au cours des trois dernières années, depuis la triennale 2016 à Milan. Six espèces ont été déclarées éteintes et beaucoup d’autres sont en danger critique d’extinction. Le Musée national du Brésil et Notre-Dame ont pris feu. Les forêts tropicales amazoniennes brûlent. Les extrémités politiques et leurs récits dangereux ont fait irruption dans les parlements du monde entier. Dans certains pays, les investissements dans le patrimoine culturel ont été gravement compromis ou menacés.
Aujourd’hui, nous vivons dans un monde plus incertain. Mais au cours des trois dernières années, nous avons également été témoins de la détermination et de la force de nos sociétés civiles. Il y a eu des mouvements mondiaux et locaux pour l’égalité. Des milliers d’enfants défilent pour notre planète. Débordement de solidarité pour ceux dont le patrimoine a été perdu ou endommagé.
En cette période de profond changement sociétal, nous avons vu des professionnels de musée prendre les devants. Regarder où personne n’a regardé auparavant. Travailler avec des communautés longtemps ignorées ou négligées. Faire la lumière sur notre passé le plus sombre, qui ne peut être changé, mais réparé.
L’ICOM s’est attaqué et continuera de s’attaquer aux menaces qui pèsent sur notre patrimoine commun, qu’il s’agisse de négligences, de crises sociales et économiques, de conflits armés ou de catastrophes naturelles à travers le monde. La protection du patrimoine est l’une des principales fonctions de l’ICOM et nous avons obtenu d’excellents résultats.
Mais nous devons également être prêts à protéger notre patrimoine et le monde dans lequel nous vivons pour la postérité. C’est pourquoi la durabilité et le changement climatique doivent figurer parmi les priorités absolues de l’ICOM et les objectifs de développement social de l’ONU à son ordre du jour permanent.
Les musées sont parmi les institutions les plus fiables au monde. Conformément à la Recommandation de l’UNESCO de 2015 sur les musées, je pense que l’attention de l’ICOM sur le rôle social des musées portera ses fruits dans les années à venir et que nous continuerons à renforcer nos collaborations avec les partenaires internationaux aux niveaux mondial et régional.
Hier, vous avez observé les rapports de notre secrétariat et de nos comités permanents. L’ICOM a fait des progrès impressionnants au cours de cette période dans de nombreux domaines, de la communication à l’adhésion au renforcement des capacités. Mais il y a toujours de la place pour être créatif et actif afin de continuer à s’améliorer.
Notre diversité a été le gage de notre créativité et de notre résilience. C’est ce qui nous rend forts. L’ICOM a été fondé en 1946 contre la pensée monolithique. Les membres fondateurs de notre organisation étaient convaincus que, si la culture de chaque pays était mieux connue, il existerait un terrain plus large pour la compréhension mutuelle. Cette compréhension mutuelle est ce qui se cache derrière notre unité et notre puissance.
Il est de la plus haute importance que nous regardions continuellement vers l’avenir de l’ICOM et de nos musées. Cela concerne notre longévité, tout comme le développement et la mise en œuvre de notre vision et de nos projets. C’est un défi et une opportunité qui nous pousse à mobiliser notre réflexion et nos efforts dans le cadre d’un débat inclusif et démocratique et de la transparence.
Chers collègues, chers amis,
Je réitère ce que j’ai dit il y a trois ans : le leadership n’est pas pour moi une position, mais une attitude, une attitude qui déploie le meilleur de nous-mêmes pour développer et réaliser une vision commune et une culture du travail participatif. Je crois avoir suivi ce principe tout au long de mon mandat. Cela a été possible grâce à vous ! Vous avez volontairement consacré votre temps, votre réflexion et vos efforts à l’amélioration de notre domaine et de nos sociétés.
Avant le début de la conférence, je voudrais remercier nos hôtes, ICOM Japan, le Comité d’organisation de Kyoto 2019 et les musées du pays pour le travail considérable qu’ils ont accompli. Je voudrais également remercier le gouvernement japonais, le gouverneur de Kyoto et le maire de Kyoto pour leur soutien, ainsi que tous les sponsors, aides et amis qui ont préparé ce grand événement. Bien entendu, je félicite particulièrement les comités et le secrétariat de l’ICOM.
Bienvenue à vous tous!
Arigatōgozaimashita, Japon!