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avril 18, 2019

Réseau L’ICOM demande une augmentation des investissements publics dans la protection des biens culturels après l’incendie de Notre-Dame de Paris

Les ravages causés par le feu dans le toit de la cathédrale Notre-Dame de Paris ont choqué le monde entier. L’ICOM et la communauté internationale des professionnels de musées et du patrimoine partagent la grande tristesse provoquée par cette perte incalculable pour le patrimoine mondial dans la ville de Paris, où est née notre organisation.

Nous saluons le courage des pompiers, qui se sont bravement battus pour limiter les dégâts. Nous tenons aussi à rendre hommage au travail extraordinaire des professionnels de la conservation, qui ont préservé ce monument tout au long de ces décennies et siècles d’existence.

La solidarité exprimée par les représentants de nos comités nationaux d’autres régions du monde nous touche, tout comme les dons conséquents promis par des mécènes et par le grand public, ou la promesse du président français, Emmanuel Macron, de reconstruire la cathédrale en cinq ans. Cet engagement, cette générosité, est un message d’espoir qui illustre l’attachement de la société à la préservation de son patrimoine culturel.

Néanmoins, nous devons désormais songer aux leçons à tirer de cette catastrophe. Il y a huit mois à peine, après l’incendie dévastateur du musée national du Brésil, nous demandions aux législateurs et aux décideurs du monde entier de reconnaître la nécessité de protéger les musées, de leur allouer des financements adaptés et de développer des politiques qui permettent aux institutions culturelles de remplir leur rôle dans la société.

Ce nouveau désastre ne fait que démontrer une fois de plus qu’il est urgent de faire de la protection des biens culturels une priorité internationale. Notre-Dame a piqué l’imagination de générations d’artistes et d’écrivains et accueilli de très nombreux voyageurs dans la ville la plus visitée au monde. Si une tragédie de cette ampleur peut frapper un tel trésor international, qu’en est-il alors des institutions et des sites patrimoniaux, certes moins iconiques, mais tout aussi importants, qui reçoivent des financements insuffisants et sont donc dans l’incapacité de mettre en place des mesures de sécurité appropriées ?

Le Conseil international des musées demande que l’ensemble des institutions patrimoniales aient la possibilité de mettre en place des mesures adéquates de préparation et de réponse aux catastrophes. Nous continuerons à nous mobiliser et à former les professionnels, aux côtés de notre Comité pour la gestion des risques en cas de catastrophes. Pour autant, l’investissement et les politiques publiques sont essentiels pour garantir que des stratégies de prévention puissent être mises en œuvre dans l’ensemble de ces institutions.

L’ICOM se tient comme toujours prêt à collaborer avec les gouvernements et avec nos organisations partenaires, l’ICOMOS, l’ICCROM et l’UNESCO, pour s’engager ensemble à ce que le patrimoine culturel mondial soit protégé comme il se doit.