Les musées n'ont pas de frontières,
ils ont un réseau

PRISM : un projet financé par l’UE pour lutter contre le trafic illicite de biens culturels, mis en œuvre par l’ICOM  

PRISM : un projet financé par l’UE pour lutter contre le trafic illicite de biens culturels, mis en œuvre par l’ICOM  

Financée par la Direction générale de l’éducation, de la jeunesse, du sport et de la culture de la Commission européenne, PRISM (« Prevention, Research, Investigation and Security in Museums ») est une initiative triennale menée par le département Protection du patrimoine de l’ICOM, situé au sein du Secrétariat international à Paris.  

Les partenaires du projet représentent les principales représentations et membres de l’ICOM dans sept pays européens : ICOM Estonie, ICOM Hongrie, ICOM Lettonie, ICOM Lituanie, Musée national d’histoire de Roumanie, ICOM Slovaquie et ICOM Ukraine. 

Contexte

Les musées sont des institutions uniques, dans la mesure où  les professionnels qui y travaillent sont réputés pour leur connaissance et leur expertise fiable en matière de protection du patrimoine.  Cependant, les musées peuvent également manquer de ressources et être vulnérables aux activités criminelles. Ces deux aspects doivent être pris en compte pour comprendre leur rôle dans la prévention du trafic illicite de biens culturels. À cet égard, l’ICOM soutient depuis longtemps la communauté muséale mondiale dans la protection et la gestion éthique de ses collections. La lutte contre le trafic illicite de biens culturels est donc devenue l’une des missions principales de l’organisation. S’appuyant sur cet engagement, l’action PRISM aidera les musées à développer des outils opérationnels pour favoriser une meilleure compréhension du trafic illicite de biens culturels en Europe, et pour contribuer à sa prévention au niveau régional et au-delà. 

« Lorsque nous avons élaboré ce projet avec l’UE, nous savions dès le départ que nous pourrions compter sur la plus grande force de l’ICOM : son réseau. » Sophie Delepierre, responsable du département Protection du patrimoine au Secrétariat international de l’ICOM 

Objectifs 

Le premier objectif est de développer un outil permettant de rendre l’expertise facilement accessible et transnationale. Cela implique la mise à jour de la plateforme en ligne de l’Observatoire international du trafic illicite des biens culturels, ainsi que l’organisation de réunions régulières pour favoriser l’échange d’informations, de connaissances et de bonnes pratiques entre experts.  

Le deuxième objectif est de mettre en place des mesures préventives et de sensibilisation pour protéger et sécuriser les collections en Europe. Cet objectif sera atteint grâce à un large éventail d’activités qui permettront d’améliorer la compréhension et de sensibiliser divers publics. Ces activités comprendront notamment la documentation et la recherche dans divers musées, ainsi qu’une meilleure connaissance du trafic illicite de biens culturels dans les pays respectifs des sept partenaires. 

Une nouvelle ère pour l’Observatoire international de l’ICOM du trafic illicite des biens culturels  

En 2015, l’ICOM a créé le premier Observatoire international du trafic illicite des biens culturels afin de répondre à un besoin largement exprimé : disposer d’un référentiel central où les différents acteurs du patrimoine culturel, les chercheurs, les services répressifs et le grand public peuvent obtenir davantage d’informations sur le trafic illicite des biens culturels. En tant que plateforme internationale permanente de coopération, l’Observatoire encourage la collaboration et la diffusion d’informations, améliore les méthodes de surveillance, la collecte de données et la recherche scientifique, et favorise le développement et l’échange de bonnes pratiques. Avec sa base de données, il constitue également un outil innovant qui sert de référentiel d’informations en ligne, rassemblant de nombreuses ressources sur le trafic illicite des biens culturels à travers le monde. 

Dans le cadre de l’objectif stratégique du plan d’action de l’UE contre le trafic de biens culturels, le Secrétariat de l’ICOM procède à la refonte de l’Observatoire international sur le plan technique, conceptuel et éditorial. Cette refonte vise à faciliter l’accès à l’information, le partage des connaissances et la coopération multinationale. Le projet prévoit également de rétablir et d’étendre les liens avec des experts reconnus dans ce domaine, tout en intégrant une nouvelle génération d’experts lors de trois réunions à Paris entre 2025 et 2027, afin de garantir la pertinence scientifique et opérationnelle du contenu de la plateforme. L’ICOM s’appuiera sur le contenu existant en tirant parti de ses qualités actuelles tout en introduisant de nouvelles fonctionnalités. Le lancement est prévu pour 2027.  

 Observatoire International  

Les projets des sept partenaires visant à prévenir le trafic illicite et à sécuriser les collections des musées 

Chaque partenaire national a choisi de développer un projet conçu pour répondre aux besoins les plus urgents dans son pays en matière de trafic illicite de biens culturels, garantissant ainsi une réponse adaptée et un impact maximal. Plusieurs partenaires mettront particulièrement l’accent sur la promotion des échanges de connaissances et d’expertise entre les professionnels des musées, les services répressifs, les agences gouvernementales et autres autorités, ainsi que le grand public. 

Découvrez le projet de chaque partenaire 

ICOM Estonie

Le projet ICOM Estonie visera à participer à la prévention du trafic illicite en Estonie en renforçant la coopération entre toutes les parties prenantes concernées, en améliorant les mécanismes de surveillance et de suivi du trafic illicite d’objets culturels ainsi qu’en sensibilisant à l’importance de la protection du patrimoine culturel et aux conséquences négatives du trafic illicite.  

 Activités clés:

  1. Un séminaire (structuré en ateliers) organisé avec les forces de l’ordre et les agents des douanes. 
  2. Publication d’un support pédagogique permettant de mieux cartographier/comprendre la situation au niveau national, y compris certaines tendances et l’identification des zones à haut risque. 
  3. Campagne éducative ciblant à la fois les communautés locales et les acheteurs potentiels afin de promouvoir des pratiques éthiques et de décourager la demande d’objets acquis illicitement. 

 Résultats attendus:

  • Meilleure compréhension des différents rôles des partenaires impliqués.  
  • Renforcement de la coopération, des enquêtes conjointes et amélioration de la coordination dans la lutte contre le trafic illicite. 
  • Renforcement des mécanismes de surveillance et de suivi afin de mieux détecter et documenter les activités de trafic illicite.  
  • Meilleure connaissance du public et meilleure compréhension de la valeur du patrimoine culturel et des conséquences négatives associées au trafic illicite. 

Pour en savoir plus

ICOM Lettonie

Le projet de ICOM Lettonie, intitulé « Apprendre du passé : le trafic du patrimoine muséal letton pendant la Seconde Guerre mondiale et ses conséquences » (“Learning from the Past: Latvian Museum Heritage Trafficking in World War II and its Aftermaths”), aura pour objectif d’étudier et de mettre en lumière l’histoire méconnue des collections muséales lettones pendant la guerre, l’occupation et la perte de l’indépendance nationale, en examinant le trafic du patrimoine culturel letton et ses diverses répercussions sociales, politiques et culturelles de 1940 à 1990. 

Activités clés: 

  1. Cinq études de cas sur les musées lettons et leurs collections, axées sur l’examen des artefacts pillés, trafiqués et perdus pendant la Seconde Guerre mondiale et l’occupation soviétique qui a suivi.  
  2. Conférence scientifique internationale réunissant des professionnels des musées et d’autres spécialistes de la région de la mer Baltique afin de présenter les études de cas.  
  3. Publication des actes de la conférence.  
  4. Sensibilisation et diffusion de la publication, complétées par de courts documentaires vidéo.  

Résultats attendus:   

  • Un aperçu des artefacts historiques des  collections des musées lettons pendant la Seconde Guerre mondiale et l’occupation soviétique qui a suivi. 
  • Mise en place d’un réseau durable d’experts du patrimoine afin de mettre en lumière les aspects cachés de l’histoire des collections des musées pendant la Seconde Guerre mondiale et ses conséquences dans la région de la mer Baltique. 
  • La reconnaissance des biens  culturels ayant fait l’objet d’un trafic ou d’un pillage peut atténuer le risque de récidive, permettant ainsi aux institutions chargées du patrimoine culturel de se préparer plus efficacement à de futures situations d’urgence. 
  • Sensibilisation du public et lancement de discussions au sein de la communauté.  

Pour en savoir plus

ICOM Lituanie

Le projet ICOM Lituanie a pour objectif de diffuser suffisamment d’informations et de ressources pour permettre aux professionnels des musées de reconnaître en temps utile le commerce illégal des biens culturels, d’y répondre de manière appropriée afin de le prévenir, et de restituer les objets à leurs propriétaires légitimes ou aux institutions chargées du patrimoine culturel. 

Activités clés: 

  1. Publication d’un manuel destiné aux professionnels des musées, présentant des exemples de commerce illégal de biens culturels et les moyens de le prévenir. 
  1. Conférence publique organisée pour présenter la publication. 

Résultats attendus:   

  •  Les professionnels du patrimoine seront en mesure de réagir plus rapidement et plus efficacement afin d’identifier les dispositions légales et les instructions pertinentes dans les législations lituanienne et européenne, de comprendre les mesures à prendre et de savoir vers qui se tourner pour obtenir de l’aide afin de mettre fin au commerce illégal d’objets de valeur. 
  • Sensibiliser la communauté au sens large au commerce illégal d’objets culturels. 

Pour en savoir plus 

Page Facebook PRISM Lithuania

ICOM Hongrie

Le projet ICOM Hongrie vise à renforcer les efforts déployés pour lutter contre le commerce illicite du patrimoine culturel en Hongrie. Cet objectif sera atteint grâce à la diffusion d’informations sur le trafic illicite et à la facilitation de la collaboration entre les experts du secteur du patrimoine culturel et les services chargés de l’application de la loi. La Hongrie est en effet située au cœur de l’Europe, au carrefour de l’Est et de l’Ouest, et à l’une des frontières de l’espace Schengen. Par conséquent, le trafic illicite des biens culturels représente un défi tant interne qu’externe. 

Activités clés: 

  1. Organisation d’une série d’ateliers avec la participation d’experts nationaux et internationaux. 
  2. Publication d’un plan de sauvegarde des biens culturels. 
  3. Exposition temporaire “Art treasures from the underworld” 

Résultats attendus:   

  • Amélioration des connaissances des professionnels nationaux et internationaux.  
  • Outil opérationnel à la disposition des professionnels. 
  • Sensibilisation accrue du grand public  

Pour en savoir plus

Musée national d'histoire de Roumanie

Le projet du Musée national d’histoire de Roumanie vise à améliorer l’interaction entre les professionnels des musées et les professionnels du système judiciaire, des autorités policières et douanières afin de lutter contre les principales vulnérabilités des musées en Roumanie et de générer des modèles applicables de plans de gestion des risques au niveau national. 

Activités clés: 

  1. Symposium régional avec des participants venus de Roumanie (y compris l’ICOM Roumanie), de République de Moldavie, de Hongrie, de Bulgarie, de Serbie et de Croatie. 
  2. Publication d’un album-catalogue présentant des pièces archéologiques issues des collections du MNIR et d’autres musées roumains. 
  3. Atelier bilatéral sur les législations relatives au patrimoine culturel en Roumanie et en République de Moldavie. 
  4. Projet pilote d’éducation au patrimoine. 

Résultats attendus :   

  • Créer un lien entre les professionnels du patrimoine et les autorités.  
  • Créer un cadre de collaboration cohérent et articulé entre les différentes professions concernées grâce à une connaissance mutuelle des procédures et des contraintes spécifiques. 
  • Sensibiliser des catégories de plus en plus larges à la question du patrimoine culturel. 
  • Créer des bases éducatives accessibles sur le patrimoine, destinées à la jeune génération, dans un langage qui leur parle. 

Pour en savoir plus 

ICOM Slovaquie

Le projet ICOM Slovaquie vise à renforcer et à développer les activités de sensibilisation des professionnels et du grand public à la protection du patrimoine culturel.  

Activités clés: 

  1. À l’aide d’un outil multimédia (une plateforme web), créer un « manuel » sur la sauvegarde des collections : prévention des vols, manipulation correcte des objets en cas de catastrophe naturelle, de guerre ou de conflit. 
  2.  Événement de lancement de la plateforme.  

Résultats attendus:   

  • Informer les professionnels du patrimoine culturel sur le trafic illicite et sa prévention. 
  • Sensibiliser le grand public à la protection du patrimoine culturel et à l’exportation illégale d’objets de collection. 

Pour en savoir plus

ICOM Ukraine

Le projet ICOM Ukraine vise à prévenir le trafic illicite de biens culturels en collectant, synthétisant et diffusant des données actualisées sur la situation en Ukraine. ICOM Ukraine espère renforcer la lutte transfrontalière et internationale contre le trafic illicite, en particulier dans les contextes de conflits.

Activités clés : 

  1. Recherche et collecte d’informations sur la perte du patrimoine culturel dans les collections des musées et publication de recommandations méthodologiques pour des actions appropriées de la part des musées et la protection du patrimoine paléontologique. 
  2. Renforcement de la coopération entre les forces de l’ordre et les professionnels de la culture ukrainiens lors de l’organisation de quatre ateliers. 

Résultats attendus:   

  • Fournir des informations pertinentes contribuant à la prévention du trafic illicite de biens culturels aux niveaux national et international. 
  • Améliorer les informations sur les objets du patrimoine culturel perdus, à l’intention des services répressifs ukrainiens et internationaux. 
  • Améliorer la coopération entre les personnalités du monde culturel et les représentants des services répressifs dans la lutte contre le trafic illicite du patrimoine culturel.  

Pour en savoir plus

Pour plus d’informations :  heritage.protection@icom.museum

Actualités et événements

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Details DE l’action 

Numéro de la convention de subvention :  EAC-2024-0076 

Intitulé complet du projet :   Fight against illicit trafficking of cultural goods: monitoring and preventive measures to secure museums and document collections 

Acronyme du projet : PRISM(Prevention, Research, Investigation and Security in Museums) 

Mode de subvention :  Action grant 

Autorité octroyant la subvention : Commission européenne – UE 

Durée du projet : 2025-2027 

Durée en mois : 36 mois 

Financé par l’Union européenne. Les points de vue et opinions exprimés sont toutefois ceux des auteurs uniquement et ne reflètent pas nécessairement ceux de l’Union européenne ou de la Commission européenne. Ni l’Union européenne ni l’autorité octroyant la subvention ne peuvent en être tenues responsables.