Novembre 2020 marque le 50e anniversaire de la Convention de l’UNESCO de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels
Une conférence internationale intitulée « Patrimoine culturel et multilatéralisme :stratégies régionales et internationales pour la protection du patrimoine culturel » a été organisée en ligne du 16 au 18 novembre 2020. Le président de l’ICOM Alberto Garlandini a été invité à participer aux côtés d’autres représentants d’Organisations telles que l’ICCROM, l’UNESCO, UNIDROIT, l’ONUDC et l’OMD afin de célébrer cet anniversaire mais également renouveler leur engagement commun à protéger le patrimoine culturel mondial. L’ICOM a également pris part à plusieurs tables rondes sur ce sujet.
À voir également l’interview de la Responsable du Département de la protection du patrimoine au Secrétariat de l’ICOM, publiée à cette occasion:
The Head of our #HeritageProtection Department, Sophie Delepierre, explains why the UNESCO 1970 Convention is an important tool for the international cooperation between museums 👉 https://t.co/auVdFuwt3q
— ICOM (@IcomOfficiel) November 5, 2020
Cette célébration est aussi l’occasion de donner de la visibilité au partenariat étroit établi entre l’ICOM et l’UNESCO sur ce sujet, et le travail qui a été réalisé jusqu’à présent par la communauté muséale pour rappeler la nécessité d’une coopération continue au niveau international.
La conservation du patrimoine culturel pour que les prochaines générations puissent également en bénéficier représente un véritable défi et la lutte contre le trafic illicite de biens culturels constitue certainement l’un des plus complexes. Au cours des dernières décennies, grâce à son réseau mondial d’experts, l’ICOM a produit des outils efficaces et des normes techniques, scientifiques et éthiques pour aider la communauté internationale à atteindre cet objectif. Découvrons-les ensemble.
Les listes rouges de l’ICOM
Depuis 2000, l’ICOM publie les Listes rouges des objets culturels en péril. Ces listes tendent à identifier les catégories de biens culturels qui sont particulièrement vulnérables au pillage et au vol. Le principal objectif de cet outil est de faciliter le travail des services de police et de douanes tout en sensibilisant la population en général et les acteurs du marché de l’art et des antiquités. Les Listes rouges attirent leur attention sur les catégories d’objets vulnérables, les alertant sur les objets protégés et exigeant leur attention accrue concernant la provenance et la documentation nécessaire.
🔴 #ICOMRedList #HeritageProtection
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Pour identifier les objets et créer les catégories, le Secrétariat de l’ICOM coopère avec des historiens de l’art et des archéologues d’un pays ou d’une région spécifique. Leur travail est de s’assurer que les objets inclus dans les listes reflètent à la fois les tendances présentes et, si possible, futures du marché de l’art. Les listes sont à la fois flexibles et non exhaustives mais partagent le point commun que toutes les catégories identifiées doivent être protégées par la législation nationale ou des accords bilatéraux. Aucun des objets illustrés dans les listes n’a été volé: ils sont tous inventoriés et font partie des collections nationales.
Dans la base de données des Listes rouges en accès libre sur notre site Web, il est également possible de rechercher directement parmi les 17 listes existantes ainsi que leurs traductions. Le Département de la protection du patrimoine de l’ICOM travaille actuellement sur la 18e Liste rouge qui sera une liste régionale dédiée à l’Europe du Sud-Est ; pas moins de 10 pays collaborent à sa préparation.
L’observatoire international du trafic illicite des biens culturels
Autre outil mis à la disposition du plus grand nombre, grand public et experts compris : l’Observatoire international. Lancé en 2013, il sert de banque de données d’informations rassemblant des milliers de ressources sur le trafic illicite de biens culturels et les moyens de le combattre. L’Observatoire fonctionne également comme une plateforme coopérative internationale permanente. Ses principaux objectifs sont d’améliorer les méthodes de suivi, la collecte de données et la recherche scientifique et de favoriser l’échange de bonnes pratiques. Il participe également à la sensibilisation à la problématique du trafic illicite de biens culturels.
Object_ID
Object ID est la norme internationale utilisée pour décrire les objets culturels, facilitant ainsi leur identification en cas de vol. On y trouve les catégories d’informations relative aux mesures, au support ou aux matériaux utilisés, au thème, au créateur / artiste et tout élément distinctif. Sont également disponibles des directives sur la photographie de l’objet.
Le projet Object ID a été initié par le J. Paul Getty Trust en 1993 et la norme a été lancée en 1997. En octobre 2004, l’ICOM a signé un accord avec le J. Paul Getty Trust pour l’utilisation mondiale non exclusive par l’ICOM de l’Object ID. Depuis lors, cette norme est promue par l’ICOM et ses partenaires institutionnels. Les inventaires et la documentation sont en effet des mots clés de la plus haute importance dans la lutte contre le trafic illicite de biens culturels.
Normes ethiques
Le Code de déontologie de l’ICOM pour les musées, reconnu comme la principale norme internationale de pratique muséale et de gestion du patrimoine, comprend également des dispositions relatives à la protection du patrimoine en général et à la lutte contre le trafic illicite des biens culturels en particulier. Ainsi, certaines dispositions donnent des indications claires concernant l’acquisition (2.1), la provenance et l’obligation de diligence (2.3) et la documentation (2.20).
Promotion des conventions internationales, formations et sensibilisation
Autre mot clé pour lutter contre le trafic illicite : la coopération. Chaque fois que l’opportunité lui en est donnée, l’ICOM rappelle la nécessité de ratifier et de mettre en œuvre les conventions internationales existantes, en particulier la Convention de l’UNESCO de 1970 et la Convention d’UNIDROIT de 1995 sur les biens culturels volés ou illicitement exportés. Ces textes sont les deux principaux piliers sur lesquels nous pouvons construire une lutte opérationnelle contre le trafic illicite. Au niveau opérationnel, l’ICOM est également partenaire d’INTERPOL et de l’Organisation mondiale des douanes.
Comme ses partenaires, l’expertise de l’ICOM en matière de protection du patrimoine est fréquemment sollicitée pour participer à des programmes académiques, à des formations professionnelles, à des ateliers multidisciplinaires pour n’en citer que quelques-uns.
L’implication nationale et la coopération internationale sont des éléments clés de la protection du patrimoine culturel. C’est pourquoi l’ICOM s’appuie sur ses comités nationaux et utilise ses réseaux régionaux et internationaux pour lutter plus efficacement contre ce trafic, car nous pensons qu’au-delà du monde muséal, cette mission est de la responsabilité de tous.