Les 21 et 22 novembre 2019 s’est tenue la réunion de lancement de ce projet mené par le Comité international de l’ICOM pour les musées à la mémoire des victimes de crimes publics (IC MEMO) et le Comité national nigérian (ICOM Nigeria).
Mené par IC MEMO et ICOM Nigeria, le projet « Intérêt artistique pour les droits humains et les droits des femmes : Nigeria » vise à faire connaître les différents problèmes qui touchent les femmes aujourd’hui et leurs conséquences inévitables sur le reste du monde. Depuis les enlèvements par Boko Haram dans ce pays jusqu’aux féminicides quotidiens qui se produisent dans le monde entier, ce projet s’intéresse aussi bien aux maltraitances et au travail des enfants, qu’à l’esclavage sexuel, aux mariages forcés et de mineures, aux droits sexuels et reproductifs, aux mutilations génitales infligées aux femmes et à l’égalité des droits. Il s’attellera à sensibiliser le public à ces questions par le biais de divers outils, tels qu’une exposition artistique et documentaire itinérante, un site internet, des ateliers et des tables rondes dans plusieurs pays.
Les 21 et 22 novembre 2019 a été organisée la réunion de lancement du projet à l’université de Barcelone, en Espagne. Fruit d’une collaboration entre le European Observatory on Memories (EUROM) et IC MEMO, la table ronde « Femmes, art et mémoire coloniale en Afrique » étudiait et présentait différents projets indépendants portant sur la mémoire coloniale africaine, dans le but d’engendrer un dialogue entre l’art, la communication audiovisuelle, la recherche universitaire et l’intersection des genres. Celeste Muñoz, historienne à l’université de Barcelone, a animé cette session, où des intervenants d’horizons variés ont pris la parole : Ophelia León, présidente d’IC MEMO, Márcia X, artiste américaine d’origine portoricaine, Tania Adam, journaliste et responsable culturelle, et Gustau Nerín, historien à l’université de Barcelone. Le deuxième jour de la réunion, les participants ont eu l’occasion d’approfondir la discussion avec Louisa Onuoha (présidente d’ICOM Nigeria). Celle-ci leur a montré et commenté « The fettered years », une vidéo sur le trafic d’êtres humains, développée dans le cadre du projet et filmée sous la forme d’une docufiction, pour protéger l’identité de la victime. Ce n’est là que le premier épisode d’une série de vidéos de sensibilisation, qui seront intégrées à la future exposition et au site internet en construction.
Si le projet prend le Nigeria comme point de départ, il devrait élargir sa portée dans les prochaines années, afin de porter la discussion dans d’autres régions du monde. Les professionnels des musées et les organisations de la société civile de chaque pays impliqué seront invités à participer aux débats, dans le but d’intégrer les spécificités des problèmes relatifs aux droits des femmes de chaque pays et d’enrichir le débat grâce aux expériences et points de vue locaux. Plusieurs partenaires internationaux apporteront également leur expertise et leur aide au projet, comme l’Association internationale des musées du Commonwealth, la Coalition internationale des sites de conscience, le Comité international pour l’architecture et les techniques muséographiques, le Comité national slovène et le Comité national arménien. En 2019, « Intérêt artistique pour les droits humains et les droits des femmes : Nigeria » a été sélectionné par le Comité d’examen d’allocation stratégique de l’ICOM pour recevoir une subvention réservée aux projets.
Les organisations qui souhaitent y participer sont invitées à contacter IC MEMO pour plus d’informations sur le projet : icmemo17@gmail.com
Site internet en construction (bientôt disponible)